8

 

Je m'étais réveillée plutôt calme. Presque détendue. Un peu trop d'ailleurs. C'était bizarre, mais j'avais l'impression que les évènements de la nuit n'avaient pas eu lieu. Un vieux cauchemar et voilà. Mais la présence de Rasta dans la cuisine, SA cuisine, enlevait tous les doutes. La fusillade avait bien existé ailleurs que dans mes rêves.

Je m'éclipsais rapidement, vers 8h, sous l'oeil inquiet de David. Il avait des cernes à faire peur.

- Dors man. Je vais avoir besoin de toi. Plus tard.

Il sourit.

- Fais gaffe patronne. Dès que tu vois quelque chose de chelou, tu m'appelles direct. Je vais me pieuter un peu. Ensuite, je te rejoins. Je garde le téléphone juste là.

Il m'indiqua son caleçon.

- Pas de stress. Tout va bien se passer. On est en vie non ?

- Ouais. Mais je serai plus rassuré si tu prenais le vieux 357. Celui qui est sous le lit.

- D'accord.

- Et n'éteins pas ton portable, je serai plus tranquille.

- Ok papa.

Je faisais ma fière, mais en sortant de chez lui, j'avais une sale impression. Celle d'être suivie, espionnée. Un vrai délire parano. Pourtant, tout avait l'air normal. Les gens partaient au boulot, l'air crevé ou déprimé. Les vieux bougeaient déjà tout doucement vers le PMU. Les jeunes racaillous étaient encore au pieu. Que du classique.

Mais je pouvais pas m'empêcher d'être sur le qui-vive. En fait, je réalisais peu à peu dans quelle merde on était. Les mecs qui voulaient nous trouer savaient où j'habitais. Je veux bien, mon logement n'était pas un secret d'état, suffisait de lire les registres des HLM. Mais ils avaient forcement dû m'épier, me suivre. Histoire de connaître mes habitudes. Putain.

Ca foutait les jetons. Fallait vraiment que je creuse cette affaire. Je sais pas pourquoi, mais après quelques heures de sommeil, l'hypothèse De Sousa me semblait moins probable. Rasta avait raison, pourquoi faire une telle expédition punitive trois ans après ? En même temps, si c'étaient pas les fils du Portos, je voyais pas bien. Des rivaux ? Les plus gourmands des grossistes du quartier bossaient presque tous avec nous. On n'avait jamais eu de soucis en particulier. Pas d'arnaque non plus. Bizarre. A moins que ce ne soient deux gamins cinglés qui voulaient reprendre le biz à leur compte. Mais qui ? C'était toujours la même question.

J'arrivai chez moi vingt minutes plus tard, toujours plongée dans mes pensées, la main posée sur le gun. En bas du bloc, trois gars en blouson noir arpentaient le parking avec des sachets en main. Police scientifique. Devaient chercher les balles. Ou je ne sais quelle autre trace ou preuve.

Je montai sans m'attarder. Quelques jeunes, jogging, baskets et air provocant, mataient les enquêteurs en faisant des remarques désagréables. A peine le temps de me poser dans le canapé et de lancer le café que ma sonnette se mit en branle. J'avais toujours le 357 dans mon jeans. Je matais dans l'oeilleton.

La maison poulet. Déjà. Merde.

Je posais vite le 357 dans la chambre du fond, sous un pouf. Puis je m'approchais de la porte en traînant des pieds.

- J'arrive, deux secondes.

J'avais une bonne gueule de déterrée. Pour changer.

En face, deux jeunes gars, en tenue, les chaussures bien cirées. Tonfa à la ceinture, menottes, revolver... tout l'attirail était là.

- Bonjour mademoiselle.

- Bonjour.

Je souris. J'avais décidé de faire ma belle.

- Excusez nous de vous déranger, mais nous voudrions vous poser quelques questions.

- Je vous écoute. A quel sujet ?

- Voilà. Je vais tenter de résumer.

Son collègue se dandinait sur place, nerveux. Visiblement, ils étaient pas ravis d'être là. Le premier bleu enchaîna.

- Hier soir, vers 1h40, il y a eu un échange de coups de feu en bas de votre immeuble, sur le parking. Vous êtes au courant ?

- Pas le moins du monde messieurs. J'étais pas à mon domicile hier soir.

Le blondinet leva un oeil soupçonneux.

- Vous n'étiez pas là ? De toute la soirée ?

- Ouais

- A quelle heure êtes vous rentrée ?

Je soupirai.

- Je suis rentrée il y a une demi-heure. J'ai dormi chez une amie avec qui j'étais en boîte.

- Donc vous n'êtes au courant de rien ?

- Ben non, comment voulez-vous ? J'ai vu les gars de chez vous en bas, en train de ramasser des trucs. Mais ça s'arrête là.

- Vous en êtes sûre ?

- J'étais pas là, je vais pas inventer quelque chose ou vous raconter des coups de feu que j'ai pas entendus.

Tous deux se regardèrent et le plus chiant me fixa. Son visage disait « je te crois pas ».

- Ecoutez, appelez mon amie si vous voulez, vous verrez bien. Je ne pense pas qu'elle ait oublié notre nuit. C'était plutôt un bon moment. Et puis d'autres gens ont forcément vu quelque chose. Moi je suis quand même assez haut...

Je les regardais. Fallait que je fasse la pire tronche de blonde pour qu'ils gobent.

- Euhm, je vois.

Le jeune était de plus en plus mal à l'aise. Son collègue ne se démontait pas.

- Vous pourrirez nous donner les coordonnées de cette personne ?

- Oui je peux. Mais j'aimerai bien savoir pourquoi... et d'ailleurs, qu'est ce qui s'est passé en bas ?

- Une fusillade. Mais vous le savez bien, puisque vous êtes impliquée.

C'était le moment de mettre en valeur mes talents de pipoteuse.

- Moi ? Impliquée dans une fusillade ? Non mais ça va pas... J'étais en boîte, je ne vais pas vous le répéter dix fois. Et je vois pas avec quoi j'aurais tiré, ni sur qui...

- Si vous étiez en boîte comme vous dites, faudra nous expliquer comment ça se fait qu'un

témoin vous ait aperçu sur le parking juste après les coups de feu...

Putain, fallait sortir le grand jeu. Cash.

- Mais c'est pas possible. Il doit y avoir confusion. Demandez à la serveuse de la boîte, j'ai

scotché au bar toute la soirée.

Les deux flics me regardaient, pas du tout convaincus.

- Ecoutez mademoiselle, le témoin, c'est quelqu'un qui habite juste en face. Je ne pense pas qu'il ait pu se tromper. Il a été très précis.

- En face ? De l'autre côté de la rue ? Me dites pas que c'est le facho du rez-de-chaussée

quand même ? Au 14 ?

Ils ne répondirent pas, mais semblaient un peu troublés. Touchés.

- Parce que si c'est lui, je comprends mieux. L'autre soir, je me baladais dans le square. Je

crois c'était... jeudi soir je dirais. On s'est croisés, il promenait ses deux clebs... euh, pardon, ses chiens. Sans laisse ni rien, un doberman et un berger allemand, dans un square pour les petits enfants. Je lui ai fait une remarque, comme quoi il devrait mettre une laisse, vu qu'il y a des gosses et tout...

- Et ?

- Et ça ne lui a pas plus. Il m'a traitée de sale gouine, de pute qui couchait avec les arabes et je vous en passe. Donc si jamais c'est lui votre témoin... il m'en veut. C'est peut être pour ça qu'il a dit que j'étais là. J'en sais rien moi. Il est toujours en train de porter plainte pour ci ou ça. Il est à la masse ce gars, demandez à vos collègues du bureau de police... C'est un emmerdeur de première.

Le blondinet restait toujours sceptique. Mais son collègue commençait à s'impatienter.

- Ecoutez messieurs. Moi je suis infographiste, je crée des sites internet. Je travaille dur pour arriver à sortir de ce quartier pourri. En attendant, j'aimerais d'ennuis avec personne dans la cité. Mais je ne vais pas non plus laisser la commère numéro 1 m'accuser de tout et n'importe quoi.

L'autre flic prit la parole.

- Ecoutez mademoiselle. On va prendre le numéro de téléphone et le nom de votre amie. On fait nos vérifications.

- Ok, pas de problèmes.

Je leur notai le portable d'Alexia sur un bout de papier.

- Ah... dernière question... Vous connaissez un type du nom de David Arron ?

- David ? Le black ? Oui je le connais. C'est un ami.

- Vous savez où il était hier soir ?

- Ah non, pas du tout. On n'est pas intimes à ce point. Le connaissant, il ne devait pas être

seul...

Je leur fis un clin d'oeil entendu.

-... mais sinon, ça fait quelques jours que je ne l'ai pas croisé. J'avais beaucoup de travail, je ne suis pas trop sortie.

Le blondinet notait tout dans un petit carnet.

- Ok, merci.

Au moment où ils se barraient, j'en rajoutai une couche.

- Et au fait... le gars d'un face là, l'ancien para... il se trimballe toujours avec un pistolet de

défense qu'il a gagné à la foire. Alors je le trouve quand même gonflé de raconter ce genre de bobards.

- On fera nos vérifications, ne vous inquiétez pas.

- Je ne suis pas inquiète, je fais confiance à la police moi. J'ai pas besoin de me promener

armée dans mon quartier.

Ils étaient déjà dans l'escalier. Leur radio crachotait des ordres incompréhensibles.

Je fermai la porte.

Putain. Mes mains étaient moites et j'avais le dos trempé. Ils étaient pas passés loin les couillons. Pourvu que Rasta ne déconne pas.

Je me roulai un joint, bien que je m'étais juré de ne plus fumer avant midi. Ensuite, je passai un coup de fil à Fred. Il n'avait toujours pas de garage, mais était « sur une bonne piste ». Puis je reçus un texto d'Hassan. Tout roulait, la transaction se finalisait ce soir. Il devait quitter le Maroc demain ou le jour suivant pour effectuer le premier trajet.

J'avais aussi un message de Saveljic, qui voulait savoir si j'avais encore une savonnette. Il lui restait quelques commandes à honorer. Je le rappelai pour lui donner un rencard. Ca tombait bien, vu qu'on avait les deux kilos de Pti Ka sur les bras.

- Sinon Saveljic, je voulais te demander un truc...

- Ouais patronne, je te reçois 5 sur 5.

- Est-ce que tu sais si les fils De Sousa ont finalement su qui avait fait disparaître leur père?

- Ah l'histoire du Portos... oula, c'est vieux ça... Ecoute à ma connaissance, on n'a jamais rien trouvé. Pas de piste, pas de cadavre. Rien. Si ça se trouve, il est même pas mort. Je me souviens que les De Sousa pensaient que c'était un coup d'Hassan et toi, tout au début, vu que vous êtes les seuls concurrents sérieux. Après, il y a eu les quelques embrouilles là, tu sais, les menaces. Mais c'est tout. Depuis j'en ai plus trop entendu parler de ce truc. Pour moi, c'est fini cette histoire.

- Ouais, je savais tout ça aussi. Il n'y a pas eu de neuf ces derniers jours ?

- Non que dalle. Enfin, je crois que l'enquête a été reprise en mains par une nouvelle équipe, à la crim'. Mais ça fait déjà quelques mois. Je peux me rencarder si tu veux.

- Ouais, je veux bien.

- Et pourquoi ça t'intéresse autant ?

- Oh rien de spécial. La télé a fait un reportage là-dessus. Du coup je me demandais, c'est tout... En plus, comme on a été accusés à tort avec Hassan, je serais assez curieuse de savoir le fin mot de l'histoire.

- Je te tiens au courant. Si tu veux, je te dis ça ce soir, de vive voix.

- Ok, rendez vous au parc, comme d'habitude.

- A plus patronne.

Saveljic connaissait de nombreux flics et quelques gendarmes. Il avait passé plusieurs années à la Légion étrangère et c'est lui qui était chargé de faire les papiers des nouveaux arrivants. Du coup, il lui arrivait de donner des tuyaux aux RG ou d'en recevoir, sur le passé des mecs qui débarquaient. En un coup de fil, il pouvait obtenir presque n'importe quel renseignement. Avec lui, on faisait un bizness très propre, très pro. Jamais une dette, jamais un plan foireux ou un rendez-vous manqué. Mais je n'avais pas totalement confiance en lui. Il jouait sur trop de tableaux. Il achetait toujours de la cocaïne aux fils De Sousa. Et le jour où les flics mettraient le nez dans notre commerce, c'était le genre à balancer tout le monde pour sauver sa peau. Enfin bon, à ce niveau là, c'était loin d'être le seul.

A peine je m'étais installée dans le canapé que la sonnette recommença son vacarme. Putain, les poulets étaient quand même pas déjà de retour ? En plus, je venais de finir mon pétard et j'avais les yeux rouges. Pas crédible.

Je matais l'oeilleton. Alexia. Merde.

- Salut Alexia... ça va ?

- Meuh... ouais. Je peux entrer ?

Elle était vêtue d'un jogging Umbro, avec des tongs aux pieds et un tee-shirt France Telecom sur le dos.

- Oui, bien sûr, entre. Tu veux un café ?

- Non merci.

Elle avait l'air de faire la gueule.

- Ecoute voilà ce qui m'amène. Les flics ont appelé tout à l'heure. Ils avaient un paquet de questions à la con dans leur sac. J'ai fait ce que j'ai pu, je t'ai couverte. Et je suis heureuse de savoir qu'on a passé une soirée inoubliable ensemble.

Je ne répondis rien et je la regardai, avec un air un peu pitoyable.

- Mais putain, sans déconner, il se passe quoi là ?

Elle était vraiment énervée.

- Mon frère est en prison, je suis déjà assez dans la merde et j'ai du mal à joindre les deux

bouts. Je sais que toi et Rasta vous magouillez dans les stups. Et franchement, je m'en fous grave. C'est votre vie. Mais je veux pas d'emmerdes. Je suis sérieuse. Les flics parlaient de coups de feu en bas de ton bloc. Putain, vous vous croyez où ? Aux States ou quoi ?

- Alexia.

Je pris mon souffle.

- Alexia. Je suis désolée de t'avoir mise là-dedans. Il me fallait un alibi, au cas où. Je pensai pas que... bon, ça irait jusque-là. Et je veux surtout pas que ça t'attire d'ennuis.

- Raté, c'est déjà fait.

- Ecoute, j'étais coincée, c'est pour ça que je t'ai demandé un service. Je sais que ça craint...

Alexia éclat en sanglots devant moi. Putain, mais qu'est ce que j'avais encore dit ?

- Oh Alex, ça va pas ?

- Non putain, non. Je viens de me faire virer de mon boulot pour une erreur de caisse à la con. La serveuse du Paladium m'a planté pour une blonde de merde à 4h du matin. Et je me retrouve avec les keufs au bout du fil. Alors, non, tu vois, ça ne va pas du tout.

J'étais super mal, sans trop savoir quoi dire. Peut être qu'il aurait fallu que je la prenne dans mes bras, mais j'étais nulle pour ce genre de trucs.

- Excuse moi, je suis désolée.

C'est tout ce que j'arrivais à dire. Et puis une idée un peu perverse me vint à l'esprit.

- Ecoute Alexia... je peux éventuellement te proposer un truc. Quelque chose qui règlerait au moins tes soucis de fric.

Elle renifla, puis me regarda, l'air soupçonneux.

- C'est un boulot tout simple. Tu peux dire oui ou non. Pas de soucis. Mais notre conversation ne doit jamais sortir d'ici, t'entends ?

Elle sécha ses larmes du plat de la main.

- Ouais... je t'écoute patronne.

- T'aimes l'Espagne ?

- Je sais pas, je suis jamais allée si loin...

- Bon, c'est pas compliqué. J'ai besoin de quelqu'un qui a le permis, pour remonter une

voiture depuis le sud de l'Espagne. Si ça t'intéresse, je te file le job. T'aura 1500 euros à ton retour.

Elle me regardait curieusement et mit un certain temps à répondre.

- 1500 euros pour conduire une voiture ? C'est quoi ce plan ? Il y un cadavre dans le coffre ou quoi ?

- Non, rien dans le coffre, et rien nulle part d'ailleurs. Tu seras dans la voiture de tête. Ta seule contrainte, c'est de rouler à peu près 20 à 30 bornes devant Hassan. Et de le prévenir si tu vois un barrage de la douane ou les flics...

- C'est tout ?

- C'est tout.

- Et Hassan, il transporte quoi ?

Je la regardais, embarrassée. Elle savait déjà beaucoup de choses.

- Je peux rien dire. Mais tu risques que dalle, je t'assure. La voiture que t'auras est honnête. Et si les gars ont un souci ou si les liaisons téléphone sont coupées, tu t'arrêtes au premier hôtel venu, sur la route. Si le lendemain t'as toujours pas de nouvelles, tu traces jusqu'ici.

- Je serai seule ?

- Non, du moins pas en Espagne. Un cousin d'Hassan part avec toi. Mais il passe pas le Perthus, il a pas de papiers. Tu seras seule pour le reste du chemin, en France.

- Ok.

- Et tu descends avec Laurent. Puis tu remontes avec la voiture.

- Le départ est prévu pour quand ?

Je me détendais. Elle avait l'air partante.

- La semaine prochaine. Si tu acceptes bien sûr.

Elle se gratta le mollet, puis me regarda droit dans les yeux.

- C'est ça ou les boites d'intérim de toutes façons ? Avec, à la clé, un poste de femme de

ménage à la maison de retraite...

- Si tu le dis Alexia. C'est à toi de voir, je peux pas décider à ta place.

Elle me regardait avec un drôle d'air.

- Alors t'es pas du tout dans l'informatique ? Et tu m'as raconté de sacrés bobards ?

Je ne répondis pas et haussai juste les épaules. Elle n'insista pas plus.

- Ecoute, c'est d'accord. Je ferai le chauffeur pour toi.

Puis elle me fixa à nouveau.

- Au moins, je saurai pourquoi les flics m'appellent à 9h du matin. Et je sais enfin d'où vient

ce surnom de patronne.

- Merci Alexia. Au fait... je te filerai tout l'itinéraire et de l'argent pour l'essence. Et n'oublie pas ton maillot de bain, t'aura un ou deux jours à glander à la plage, en Andalousie.

Je fis un clin d'oeil entendu.

- Et je peux te dire, les Espagnoles sont pas mal du tout...

- Tu sais quoi ? Vous êtes une bande de tarés. Sans déconner. Et moi je le suis encore plus, à m'embarquer dans vos conneries.

Elle n'avait pas tort. En même temps, j'étais sûre de sa loyauté. Elle détestait les flics, à cause de son frère et elle avait besoin de fric. Sans compter que c'était une amie de David. Fallait juste espérer qu'elle ait de bons réflexes en cas de galère.

- Et patronne, je voulais aussi te dire...

- Quoi ?

Elle me regarda une nouvelle fois, cette fois avec une putain de tristesse dans les yeux. Elle enchaîna

- Tu sais le pire ?

J'attendais.

- Le fric, je m'en fous. Si je fais ce trajet à la con, c'est pour toi.

Rasta aurait dit « jah enseigne qu'il ne faut jamais mélanger sentiments et bizness ». Et il avait raison. Mais bon, il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même. Il avait qu'à pas me présenter Alexia. 

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